Message de Marie : Gérer sa voix pendant les examens !
« Bonjour Natacha, dans ma classe lors d'une représentation à l'oral plusieurs de mes amies non plus le "contrôle" sur leur voix, elle devient aigüe, tremblante, et oppressée, elle fait comme ses montagnes russes ! Comment "empêcher" sa voie de vriller à un moment il ne faut surtout pas ! »
Merci beaucoup Marie de m’avoir envoyé ta question !
Je vais tâcher d’y répondre au mieux, bien que le sujet soit vaste et mérite plusieurs articles à lui seule ^^ sur cette question qui revient très fréquemment ! Beaucoup de ressources existent sur le sujet et je vous invite à être curieux pour vous diriger vers ce qui vous parle le plus. Cet article sera plutôt une réflexion générale, sur la question posée et sera suivi d’un article avec des liens et des outils plus concrets.
Mais avant de réfléchir à ce sujet, j’aimerai demander à Marie son point de vue. Comment tu conseillerais tes amies ? Et comment tes amies répondraient à d’autres amies à cette question ? Comment j'aiderais mon amis et comment je la conseillerai sur ce qui me préoccupe ? En se posant cette question toute simple, vous auriez déjà des idées de ce qui vous conviendrais à vous.
Quand on cherche une solution, il peut être pertinent de devenir observateur et se demander comment on conseillerait l’autre. Nous n’avons pas les mêmes filtres pour nous même et pour les autres, d’où l’expression « bon conseilleurs, mauvais payeurs ?... ».
Il s’agit déjà d’aller chercher des réponses en soi. Pour être allée cherchée à l’extérieur de moi des milliards d’informations et de solution pour me perfectionner, les guides les plus importants ont toujours été ceux qui m’ont ramenés au centre de moi même.
Les situations d’examens, entretiens ou de présentations, ou simplement prendre la parole en public sont des situations qui nous mettent bien souvent à rude épreuve émotionnellement, et la voix vient manifester ce qui se passe à l’intérieur de soi.
Notre voix peut être comparée à une belle jument que nous devrons préparer à devenir une championne de saut d’obstacle.
Le comportement de la jument dépend complètement de l’attitude de son ou sa cavalière envers elle. Elle ressentira et sera imprégnée de la moindre des émotions de la personne qui la chevauche. Pour la voix c'est un peu la même chose, elle est notre monture et nous en sommes le ou la cavalière.
Plus la cavalière saura comment préparer sa jument, lui parler, l'accueillir telle qu'elle est tout en l'encourageant, la rassurer, en prendre soin et gérer ses propres émotions, plus la jument pourra s’abandonner et se laisser guider vers son meilleur potentiel.
Tout réside dans la préparation et le lien entre la jument et sa cavalière.
C’est un petit peu la même chose avec notre voix… et avec nous-même.
Il s'agit d’observer notre langage intérieur.
Est-ce qu’on parlerait à sa meilleure amie comme on se parle à soi-même bien trop souvent ? Il n’y a pas de recette magique à proprement parler au moment même de passer les obstacles. Mais la bienveillance est de mise en guise de préparation.
Notre cerveau dans tous ça !
Plus on se fait une montagne d’une situation, plus on se raconte une histoire à son sujet, plus on conditionne son cerveau en conséquence. Comme si on lui donnait le scénario à l’avance par nos émotions.
Notre cerveau a pour fonction d’exécuter ce qu’il « croit » être ce que nous désirons le plus ou ne désirons pas. Il n’intègre pas les nuances de situation.
En gros si je suis contente d’être là, il va créer une chimie dans le corps pour décupler le sentiment de bien-être !
Si j’ai peur et que je me dis que je n’ai pas envie d’être là, il va créer une chimie inversée où tout va me pousser soit à fuir soit à m’anesthésier pour ne plus sentir ce qui se passe.
Si je ressasse que « j’ai peur, que je suis nulle, que je n’ai pas assez travaillé, que je ne maitrise pas ma voix… », le cerveau va entendre ces messages (parfois même inconscients) et se dire « ok ! elle a peur, donc elle est en danger ! Donc je lui envoie une bonne chimie d’anxiété pour la faire déguerpir ! Une petite anesthésie dans la glande des amygdales pour qu’elle ne fasse plus de bruit au cas ou des animaux sauvages rôderaient ! Il faut fuir ! ».
Par voie de conséquence vont se manifester différents symptômes plus ou moins fort : tremblements, vertiges, mal au ventre, plexus qui se tord, jambes qui se coupent, et… une voix qui déchante, pouvant aller jusqu’à l’extinction et l'aphonie.
L’inconvénient, c’est qu’en plus de complètement nous déstabiliser et nous limiter, ces freins coupent l’accès aux ressources de notre mémoire sensorielle du corps et du cerveau, qui eux ont retenus bien plus de connaissances et de compréhensions dans nos apprentissages, que ce que l’on peut imaginer. C’est de cette partie dont nous avons particulièrement besoin en entretien ^^ !
C’est pourquoi, tout en restant soi-même, il s’agit de contourner notre cerveau et de le convaincre que tout va bien se passer, même quand nous même n’en sommes pas convaincus !
1 / Pour trouver le chemin, Identifier de quoi j’ai peur ?
Il est primordial d’identifier « l’ennemi ».
Une peur peut prendre beaucoup trop de place quand elle est non-identifiée. Comme la lampe qui crée une ombre de monstre sur le mur dans l’obscurité… Voyez tous les scénarios qui pouvaient nous paralyser quand nous étions petits.
Alors ? De quoi aies-je peur ? Est-ce de ne pas savoir ? De perdre mes moyens ? D’être ridicules ? A quelle peur profonde, cette peur apparente nous renvoie ? Est-ce ma voix que je n’aime pas ? Pourquoi ma voix ? M’a-t-on fait des réflexions ? Est-ce que je pourrais croire quelque chose qui en fait n’existe pas ?
Dans ces cas-là, identifions nos peurs et revenons toujours au présent. La peur est en lien avec ce qui va arriver. Hors c’est revenir au moment présent qui va nous aider à gérer. On ne peut savoir à l'avance ce qui va se passer, par contre on peut l'influencer. Positivement ou négativement, selon le regard et les émotions que l'on aura.
2/ Comment est-ce que j’apprends ?
Ma mémoire est-elle visuelle, auditive ? Besoin de prendre des notes en écoutant ? Faire des fiches synthétiques ?
Est-ce que j’apprends mieux à mon bureau ou en marchant ? En lisant les livres ou en audio livre ?
Est-ce qu’on a l’impression de toujours faire moins bien que quelqu’un d’autre ? Est-ce que je doute de moi parce que je n’arrive pas à travailler comme une autre amie ? ou mes frères et sœurs ?
On nous éduque dans un moule où l’on doit apprendre d’une seule manière, fonctionner comme ça et pas autrement…
Cela génère d’immense souffrances et complexes dans les apprentissages depuis beaucoup de générations qui limitent nos potentialités.
Donc…
3/ Arrêtons de nous comparer ! Pour cela j’apprends à me connaître 😊
On n’échappera jamais complètement à la peur du regard des autres, ni la méchanceté crétine de certains... mais ce qui peut vraiment nous aider, c’est de comprendre notre propre fonctionnement, notre sensibilité et arrêter de les voir comme des failles.
Si un moteur de voiture roule sous la contrainte, sans respecter ses paliers, ses vitesses, son nombre de chevaux. Tôt où tard, il lâche. Je ne roule pas avec une 2CV comme avec une Ferrari. De la même manière, si l’on ne met pas l’essence qui lui correspond, le véhicule roule encore un moment mais fini par s’arrêter et ne plus démarrer.
Donc si l’on s’obstine à vouloir apprendre ou être d’une manière qui ne correspond pas à notre fonctionnement ou sans ménager sa monture, cela engendre épuisement et dépréciation de soi. Et arrive le jour de l'examen ou l'on est tellement à bout de nerf, que l'on perd ses moyens.
4/ Prendre soin de sa voix, c’est prendre soin de soi.
Prendre soin de soi, c’est privilégier ce qui nous fais du bien.
On néglige souvent cet aspect formaté par le « travail acharné ».
Ce qui va souvent engendrer une mauvaise gestion du stress, des idées qui se bousculent et la voix qui déraille, c’est souvent la méconnaissance de nos propres besoins.
Pour traiter les informations, le cerveau a besoin de temps de pause où il fait tout autre chose que le sujet sur lequel il se concentre.
Par exemple, étudier jusqu’au pas de la porte de l’examen revient à envoyer le signal à notre cerveau que nous ne lui faisons pas confiance, que nous n’avons pas assez travaillé et que l’on va se planter.
Donc lui, plutôt que se mettre au service de votre entretien en vous envoyant des hormones de bien être pour que vos idées soient fluides, il va se concentrer sur ce stress et vous envoyer des signaux d’alarme et d’anxiété pour fuir le plus vite possible !
Il faut bien se rendre à l’évidence, la préparation mentale et la reconquête du souffle pour l'assister, sont importantes car c’est ce qui va nous donner accès à nos ressources et à la mémoire de ce qu’on a étudié, à notre "feeling" ainsi qu'à un esprit clair et disponible, malgré l'appréhension.
6/ Trouver le plaisir et nos propres outils
Oui cela demande parfois de la volonté d’aller chercher le plaisir quand on doit apprendre des leçons dont le contenu ne nous intéresse pas vraiment, voir pas du tout. Chaque discipline a ses zones plus ou moins agréables.
Réfléchir à ce que l’on aime ou pas dans ce que l’on étudie et ce que l’on doit présenter en entretien est important.
Parce qu’il n’y a rien de plus convaincant que quelqu’un de sincère.
Si vous êtes honnête avec vous-même « bon ok cette partie là, je l’ai pas assez bossé ou j’aime vraiment pas ça », si vous savez un peu plus où sont vos forces « bon là, je sais que je maîtrise plutôt bien », cela va vous rendre beaucoup de services.
Déjà d’avoir une vue claire apaise. Accepter là où on est plus constructif que se flageller et se maudire de ne pas avoir assez travaillé ou de s’y être pris à la dernière minute . Il peut même y avoir des origines à la procrastinations plus complexes, qui ne sont pas toujours du ressort de notre volonté. Comprendre pourquoi est essentiel.
La personne en face...
Quand on rentre en entretien ou examen, on se figure que l’on passe le grand jugement. On oublie que la personne en face est humaine et que si elle est à cette place, c’est qu’elle est passée par votre place avant et très souvent. Elle est là pour évaluer vos connaissances ou votre profil. Mais elle n’est pas là pour vous casser en tant qu’individu. Si cela devait arriver, c’est que cette personne n’est pas compétente, ni professionnelle et ce ne serait pas votre responsabilité.
Ce que j’essaye d’expliquer, c’est qu’on a tout à perdre à essayer d’être quelqu’un d’autre de qui l’on est vraiment. Où d’essayer de se sauver la mise en se trompant soi-même. Par contre être conscient et accepter l’état des choses, peut permettre de plus facilement rebondir. La part intuitive qui peut nous sauver d’affaire et nous rendre « sympathique » ne peut s’exprimer que si l’on s’ancre dans l’instant présent et le plus loin possible de l'auto-jugement.
On a le droit d’être un peu tendu, c’est d’ailleurs ce qui montre que vous prenez au sérieux votre travail. Mais même si les outils sont importants, la clef est de savoir être soi-même.
Par l’expérience, on a beaucoup plus de plaisir à être soi et honnête qu’à jouer un rôle, sauf si c’est un rôle qui nous amuse et qu’on sait pourquoi on le joue !
7/ Se connaître au travers de nos expériences
Voir nos expériences de vie comme des échecs nous limitent. Accepter que tout est expérience et défi pour s’améliorer, aide à se dépasser.
Selon moi, vous l’aurez compris, se connaître est l’une des clefs principales pour avancer. Personnellement, j’étais très anxieuse à la veille de représentations.
Cela se traduisait par l’envie de pleurer, de tout abandonner, une dévalorisation subite et subie, une perte totale de mes moyens, incapable de faire quoi que ce soit alors que mon mental me disait « il faut travailler, il faut travailler » ( ce qui ne faisait qu’aggraver mon état avec culpabilité et autres joyeusetés ^^ ) jusqu’au moment de monter sur scène et là, contre toute attente, la magie s’opérait.
J’ai compris tardivement que devant des enjeux importants, dans la mesure de mes possibles, je devais me laisser tranquille et laisser mon cerveau pour faire son job de son côté. J’ai cru pendant des années que c’était un défaut, voir on me faisait sentir que quand même, c'était pas normal…
J'ai dû reconnaitre ma sensibilité accrue et son mode d'intégration spécifique. En acceptant mon fonctionnement, j’ai commencé à devenir plus efficace , à vivre les situations de façon plus agréable et retourner avec le sourire mais fermement les commentaires désagréables à leurs expéditeurs.
Comprendre pourquoi on est là, vers quoi on va, peut nous aider à garder la tête froide pendant les examens. Le mental humain pour rester calme, a besoin de savoir pourquoi il fait les choses. Si il sent de l’insécurité, il dirige le cerveau vers les mécanismes de protections qui engendre les symptômes inconfortables décris plus haut.
Trouver un sens, questionner puis respecter sa façon de fonctionner.
Certains auront besoin de s’isoler, ne pourront pas parler avant un entretien, d’autres au contraire seront dans l’excitation d’échanger avant… Attention, d’ailleurs à la fuite en avant, la concentration et le focus sont quelque chose à mettre en place pour optimiser nos examens comme défis personnels. Bien canalisés, le cerveau peut mettre en place une adrénaline positive, générant les endorphines, pouvant créer le plaisir à apprendre et donc pousser à plus d’efficacité. Cela sera optimisé par des temps de pause, permettant au cerveau de se « réactualiser ». Comme des mises à jour des neurones et du système, qui vont effacer les données obsolètes, régénérer les cellules et apporter un nouveau souffle à la concentration, entrainant enthousiasme et inspiration.
Certains adeptes du travail acharné ont beaucoup de mal à décrocher et refuse souvent d’entendre qu’ils s’entravent eux même, à refuser de débrancher. Ils croient se rassurer alors qu’ils s’épuisent.
C'est bien gentil tout ça, mais comment fait-on concrètement !
Cela va faire l’objet d’un article plus pratique en termes d’outils et d’astuces pour gérer son stress et sa voix en examens ou entretien.
N’oubliez pas que les outils sont juste des supports qui nous parlent ou pas, selon nos personnalités. Nous ne fonctionnons pas de la même manière, c’est pourquoi chacun trouvera au fil de ses expériences, sa propre boîte à outil, remplie de trésors, de petits trucs perso, ses doudous devenus grands et son jardin secret qui fait du bien.
Le plus important est d’être bienveillant avec soi et de savoir se dire « moi c’est ça qui me convient ! Tan-pis si ça ne convient pas aux autres ». Cette force s’acquiert par l’expérience, le temps et l’intimité avec soi-même. Je sais combien le regard des autres peut être pesant surtout plus jeune, dans notre société portée par l’image et les réseaux. Mais si certain(e)s arrivent à être heureux de ce qu’ils sont et osent s’affirmer dans leur voix, pourquoi pas nous ?
Nous sommes tous légitimes et avons une valeur intrinsèque du fait que nous sommes vivants. A nous de nous reconnaître comme telle et d’être fière de ce qui est propre à nous même, plutôt que de s’en sentir encombrés.
« Tout s’apprend et tout ça, prend du temps. »
( Nicolas Ragu )
Si vous avez tenu jusqu’au bout de cet article, je vous en remercie chaleureusement. J’espère que cet article pourra vous apporter quelques pistes. Comme annoncé, le prochain comportera quelques conseils et outils pratiques pour gérer sa voix.
N’oubliez pas, je partage mon expérience et mes points de vue. Je n’ai en aucun cas la science infuse, vous pouvez ne pas être en accords avec mes réflexions.
Ne prenez que ce qui résonne !
Si cet article vous a apporté, n'hésitez pas à le partager dans son intégralité :)
Et si vous avez des questions ou souhaitez partager vos ressentis en commentaires, le formulaire est juste en dessous 😊 J’essaierai de répondre le plus vite possible.
Soyons doux et bienveillants avec nous même, notre voix nous le rendra !
Bien à vous, Natacha.
Copyright Natacha Jouët @lacantahofficiel @coachdelavoix
Ajouter un commentaire
Commentaires