Notre innocence...
Notre innocence…
Notre voix se forge des origines de notre vie sur terre, tissée de la voix de notre environnement aux voix de nos ancêtres. Du corps de notre mère, de sa voix au tohu-bohu aquatique qui l’accompagne, à toutes les voix qui l’entourent, y compris des émotions et des non-dits porteurs de tensions, donc de vibrations particulières, notre voix se forme en écoutant, se révèle, s’enrichit, se brise, se tait, se heurte. Une voix est un univers unique, un petit monde sensible constitué des images de notre vie, des photos du passé, pétrie de l’estime profondément intime que l’on a de soi à soi.
L’expression « Ce qui ne s’exprime pas s’imprime » résume bien l’écriture constitué de nos voix.
Rien ne m’émeut d’avantage que la petite voix de ma fille quand elle m’appelle « Maman ». Rien, absolument rien ne me semble plus pure et fantastique que cette vibration si fulgurante et sincère.
L’innocence est souvent définie comme « L’état de l’être qui n’est pas souillé par le mal » ou qui n’est pas coupable. Perspective d’ailleurs assez religieuse qui détermine un avant et un après, induisant l’idée qu’une fois abîmée cette innocence ne peut plus revenir, cet état de pureté de l’être ne peut-il plus exister ?
J’ai le sentiment qu’une voix qui éclot, qui se libère est une voix qui retrouve son innocence. Bien au-delà d’une justesse acquise, ne peut-on pas considérer l’innocence comme la reconquête d’un état de communion de l’être avec lui-même.
Je me risquerais même à considérer l’innocence comme cette partie de nous, refusant le jeu des masques et des faux semblants, résolue dans sa quête d’être pleinement elle-même, s’associant à beaucoup de courage et de dépassement de soi.
La nuance est subtile entre l’intention, l’histoire et la vibration qui formeront le tout d’une voix qui s’exprime. Mais tout s’entend. Plus exactement, tout se ressent.
Les neurosciences ont prouvé que le cerveau ressent parfaitement les intentions réelles d’un interlocuteur dans les vibrations de la voix et son langage corporel.
Tout est capté par l’inconscient. C’est un apprentissage de devenir sensible aux signaux que nous envoie notre corps face à quelqu’un qui nous ment où nous manipule. Il faut parfois des années avant de prendre conscience que ce que l’on prenait de l’anxiété chronique, était en réalité les signaux inconscients manifestant un malaise profond face à une relation d’emprise ou de pouvoir.
Faisons-nous confiance, nous sentons quand une voix sonne « faux », aussi juste pourrait paraitre l’attitude, le son et la tonalité de la personne en face. Nous sentons également quand notre propre voix n’est pas alignée ou mal à l’aise. Cela rejoint notre alignement, notre intégrité et ce que je considère moi, notre innocence.
Le silence même dans lequel nous plonge certaines situations sont à écouter et peuvent se révéler de puissants indicateurs. Nous n’avons pas peur de révéler notre voix au monde par hasard. Appréhender son histoire personnelle et les rouages de son fonctionnement nous guideront vers sa libération.
S’exprimer sans peur passe déjà par s’autoriser à s’exprimer. S’exprimer peut souvent nous plonger dans un état supposé ou concret de vulnérabilité. Alors… Posons un regard plus tendre si nous pouvons, sur cette délicate vulnérabilité qui rend notre voix parfois tremblante et fébrile. Devenons le héros de notre innocence, l’héroïne de notre légitimité à dire et chanter…
Une voix qui écoute est une voix qui s’imprègne. Une voix qui dit est une voix qui s’affirme. Une voix qui tremble est une voix qui ose. Une voix qui chante est une voix qui transforme la voix de celui qui écoute. Osons être vrai dans cette voix qui nous rend unique.
C’est une histoire de reconquête de soi… encore une fois ?
A méditer et belle journée <3
Je vous aime !
💫
Natacha
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